Marché du Digital Learning en 2025 : Analyse des Chiffres et Tendances Clés

Introduction : un secteur mature face à de nouveaux enjeux

Après une période d’accélération intense entre 2020 et 2022, le marché du digital learning entre en 2025 dans une phase de maturité et de lucidité. Les indicateurs ne traduisent plus uniquement une croissance quantitative, mais révèlent une transformation profonde du secteur, marquée par des arbitrages stratégiques, une pression économique accrue et des enjeux humains majeurs. La question n’est plus de savoir si la formation doit se digitaliser, mais comment le faire efficacement, durablement et de manière rentable.

Cette analyse s’appuie sur des études récentes, notamment le baromètre 2025 de l’ISTF, ainsi que sur des données macro-économiques et prospectives. Elle vise à offrir une vision claire des dynamiques actuelles du digital learning, depuis les modalités pédagogiques jusqu’à l’engagement des apprenants, en passant par la production de contenus et l’intégration de l’intelligence artificielle.

Quelle est la dynamique actuelle du marché du e-learning en France ?

Le marché français du digital learning affiche un nouvel équilibre, où la diversité des formats est devenue la norme. Les services formation ne sont plus en phase d’expérimentation, mais dans une logique d’optimisation et de rationalisation.

Un équilibre entre présentiel, blended learning et distanciel

En 2025, la répartition des dispositifs de formation illustre cette maturité :

  • 38 % des parcours restent majoritairement présentiels
  • 37 % optent pour le blended learning, combinant présentiel et distanciel
  • 25 % sont entièrement distanciels

Cette stabilisation montre que le choix des formats est désormais guidé par une ingénierie pédagogique adaptée aux besoins métiers, aux profils des apprenants et aux objectifs visés. Le développement du multimodal (54 %), de l’asynchrone (24 %) et du synchrone (6 %) complète cette offre de manière ciblée, priorisant la cohérence du parcours et l’expérience apprenant.

Des prévisions de croissance solides à l’échelle mondiale

Le marché global de l’e-learning, estimé à 293 milliards de dollars en 2023, devrait croître à un taux annuel composé de 10,53 % pour atteindre 723 milliards de dollars d’ici 2032. En Europe, la croissance est également soutenue, avec un marché attendu à près de 137 milliards de dollars en 2028. En France, la EdTech, incluant la formation professionnelle, a franchi le cap des 3 milliards d’euros en 2022 et continue sa progression.

Cette évolution est portée par des facteurs structurels : le besoin constant de renouvellement des compétences, la flexibilité offerte par la formation à distance et l’adoption massive des technologies dans l’entreprise. Le digital learning s’impose ainsi comme un investissement stratégique, loin d’être un simple effet de mode.

Quels sont les moteurs actuels du digital learning ?

Alors que l’efficacité pédagogique dominait les motivations, 2025 marque un tournant avec l’émergence de nouveaux leviers, notamment économiques.

Un recul de l’efficacité pédagogique comme priorité

Si elle reste la motivation principale pour 37 % des responsables formation, l’efficacité pédagogique recule de 11 points en un an. Ce recul traduit moins un désintérêt qu’un changement de priorités : l’efficacité est désormais considérée comme un acquis, un prérequis. Les entreprises cherchent à maintenir cette efficacité tout en optimisant leurs ressources.

La réduction des coûts au cœur des préoccupations

Pour la première fois, la réduction des coûts entre dans le top 3 des motivations, atteignant 14 % (+6 points). Dans un contexte économique tendu, les directions demandent un retour sur investissement plus clair. Le digital learning permet de réduire les frais liés aux déplacements, hébergements et locations de salles, tout en formant un nombre plus important de collaborateurs simultanément.

Pour réussir cette optimisation, il est essentiel de s’appuyer sur une expertise en conseil et stratégie digital learning, alignant objectifs financiers et pédagogiques.

Quels freins persistent dans la digitalisation de la formation ?

Malgré une volonté affirmée, la mise en œuvre du digital learning rencontre des obstacles majeurs, principalement humains et organisationnels.

Les ressources internes, principal frein

60 % des freins identifiés concernent un manque de ressources internes :

  • Manque de temps (17 %)
  • Manque de budget (16 %)
  • Manque de compétences (13 %)
  • Manque d’effectifs (11 %)

Les équipes formation doivent produire davantage et plus rapidement, sans augmentation proportionnelle des moyens. Cette tension est un défi stratégique pour les années à venir, comme le souligne le baromètre 2024 de Cegos, qui révèle que 44 % des DRH peinent à aligner l’offre de formation avec les besoins en compétences.

Un manque d’adhésion à ne pas négliger

Le manque d’adhésion des formateurs (10 %) et des apprenants (8 %) reste un frein important. La transition digitale redéfinit les rôles des formateurs, pouvant générer des résistances, tandis que les apprenants, malgré une acculturation générale, restent parfois méfiants face à des expériences passées inégales. Pour lever ces freins, il est crucial de former les formateurs et d’impliquer les apprenants dans la co-construction des dispositifs.

L’engagement des apprenants, enjeu prioritaire en 2025

Face aux contraintes budgétaires et de ressources, l’engagement des apprenants demeure la priorité absolue pour 37 % des professionnels, devant l’intégration de l’IA (26 %) et l’accessibilité (14 %).

Ce qui motive réellement les apprenants

Un décalage existe entre la perception des services formation et les attentes des apprenants :

  • Les apprenants valorisent avant tout l’obtention d’une certification ou d’un badge (19 %), bien plus que la présence d’un tuteur (10 %).
  • Les services RH privilégient la pertinence des contenus (16 %) et la disponibilité du temps (14 %), sous-estimant la quête de reconnaissance des apprenants.

Garantir la complétion des parcours grâce à l’accompagnement humain

Le taux de complétion est un indicateur clé de l’engagement. Les chiffres sont parlants :

  • 65 % des dispositifs avec tutorat affichent un taux de complétion supérieur à 60 %.
  • 58 % des dispositifs sans tutorat ont un taux de complétion inférieur à 10 %.

Le tutorat et la valorisation par des certifications sont donc essentiels pour limiter le décrochage et maximiser le retour sur investissement. Intégrer ces éléments dans des solutions de digital learning complètes est indispensable.

Évolution de la production des contenus pédagogiques

La nécessité de produire plus rapidement et à moindre coût a profondément modifié les stratégies de production.

Une production massivement internalisée

En 2025, 76 % des contenus digitaux sont produits en interne, répartis équitablement entre :

  • Les services formation (38 %)
  • Les collaborateurs et experts métiers (38 %)

Cette montée des « formateurs occasionnels » valorise l’expertise terrain et transforme le rôle des équipes formation en véritables chefs d’orchestre, chargés d’accompagner, outiller et former ces contributeurs pour garantir qualité et cohérence.

Des outils accessibles et pragmatiques

Les outils privilégiés ne sont pas forcément les plus complexes, mais ceux qui offrent simplicité et intégration :

  • PowerPoint, Genially, Google Forms sont largement utilisés pour la création.
  • Pour la diffusion, l’intégration dans l’environnement de travail quotidien progresse, avec des plateformes comme Teams, Slack ou YouTube en forte croissance.
  • Pour des besoins plus structurés, les plateformes LMS telles que Upility restent des solutions fiables pour gérer, suivre et analyser les parcours à grande échelle.

IA, accessibilité et éco-conception : enjeux émergents et défis

Au-delà des tendances majeures, d’autres enjeux se dessinent, certains peinent à s’imposer pleinement.

L’intelligence artificielle : un potentiel encore sous-exploité

L’IA est la deuxième priorité pour 26 % des professionnels en 2025. Elle promet d’accélérer la création de contenus, personnaliser les parcours et offrir des analyses prédictives. Toutefois, son adoption reste prudente, nécessitant un pilotage pédagogique et éthique rigoureux.

Les départements Learning & Development investissent dans des parcours de formation à l’IA générative pour accompagner cette transition.

Accessibilité et éco-conception : des priorités à renforcer

Seulement 14 % des services formation considèrent l’accessibilité comme un enjeu fort, et 11 % évoquent l’éco-conception. Ces chiffres traduisent un retard préoccupant face aux obligations légales (notamment le RGAA) et aux enjeux d’inclusion et de responsabilité environnementale.

La sobriété pédagogique, visant à produire moins mais mieux, est une urgence que le secteur doit désormais intégrer pour répondre aux attentes sociétales et climatiques.

Un marché mature, lucide et en pleine transformation

Les chiffres du marché du digital learning en 2025 témoignent d’un secteur qui a gagné en maturité et en lucidité. La diversification des formats est désormais une réalité, mais la pression économique impose une quête constante de rentabilité. L’engagement des apprenants et l’accompagnement humain restent les clés du succès. Parallèlement, la production de contenus se transforme vers un modèle plus collaboratif et internalisé, redéfinissant les rôles et compétences des équipes formation.

Pour naviguer avec succès dans cet environnement complexe, les entreprises doivent allier agilité, expertise pédagogique et compréhension fine des attentes de leurs collaborateurs. En adoptant une stratégie centrée sur l’humain et en investissant dans des contenus sur-mesure impactants, elles transformeront les défis actuels en opportunités durables de développement et de performance.

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