Rentrée 2025 : les grands changements pour les organismes de formation

La rentrée 2025 marque un tournant réglementaire et financier pour les organismes de formation. Les règles se durcissent, les financements se resserrent, et la qualité devient le mot d’ordre. Voici les évolutions essentielles à connaître.
1. Apprentissage : financements sous tension
Les nouvelles règles modifient en profondeur le financement de l’apprentissage :
- Les parcours comportant plus de 80 % d’heures à distance subissent une baisse de 20 % des financements.
- Le versement des OPCO est désormais étalé et conditionné à des preuves de réalisation (avance, paiements intermédiaires, solde).
- Les employeurs doivent participer davantage : pour les formations Bac+3 et plus, une contribution obligatoire de 750 € par contrat est instaurée.
Ces évolutions visent à privilégier la qualité et la traçabilité, en incitant les organismes à équilibrer distanciel et présentiel.

2. CPF : un dispositif recentré et plus contraint
Le Compte Personnel de Formation devient plus sélectif :
- Seules les formations certifiantes inscrites au RNCP ou au RS sont finançables.
- La sous-traitance est strictement encadrée : un organisme non certifié ne peut plus intervenir librement via le CPF.
- Le reste à charge des bénéficiaires augmente, ce qui encourage les co-financements avec les employeurs, les OPCO ou d’autres dispositifs.
- Les contrôles se renforcent pour limiter les fraudes et imposer plus de transparence aux organismes.
3. Certifications professionnelles : exigences accrues
L’enregistrement des certifications professionnelles devient plus rigoureux :
- Les dossiers doivent intégrer de nouveaux volets liés à la RSE, au handicap et à la transition écologique.
- Les organismes doivent démontrer leur taux de réussite, de présentation aux examens et d’insertion.
- Les dépôts au RNCP ou au RS sont désormais plus exigeants et soumis à davantage de contrôles.
L’objectif est clair : seules les certifications solides et alignées sur les besoins économiques auront leur place.
4. Qualiopi et plan qualité : vers un renforcement en 2026
Même si tout n’est pas encore officiel, les grandes orientations se dessinent :
- Nouveaux indicateurs spécifiques pour les CFA.
- Audits en présentiel systématiques, avec participation obligatoire du dirigeant.
- Certification obligatoire des auditeurs, afin d’uniformiser les pratiques et d’élever le niveau d’exigence.
- Preuves mesurables renforcées : assiduité des apprenants, conformité des contenus, traçabilité des formations en distanciel.
5. Déclaration d’activité et obligations administratives
La transparence administrative est renforcée :
- Le dépôt de NDA est désormais 100 % dématérialisé, avec obligation de fournir une pièce d’identité.
- Le délai d’instruction passe à deux mois, ce qui peut rallonger la création d’un organisme.
- Les organismes doivent réaliser au moins 20 % de leur activité en direct, sans sous-traitance.
- Les micro-OF bénéficient d’une procédure simplifiée pour alléger leur mise en conformité.
6. Impacts financiers et opportunités
Ces changements se traduisent par :
- Une réduction des financements (apprentissage et CPF).
- Une hausse des coûts de conformité (audits, outils de suivi, documentation).
- Mais aussi des opportunités : les organismes qui anticipent, intègrent les enjeux de RSE, de transition écologique et de numérique, et travaillent en co-construction avec les employeurs seront mieux positionnés pour capter les financements.
🚀 En bref
La rentrée 2025 impose aux organismes de formation une nouvelle discipline : plus de preuves, plus de rigueur, mais aussi plus de lisibilité. Entre contraintes financières et exigences accrues, les acteurs du secteur doivent adapter leurs modèles pédagogiques et administratifs dès maintenant.
Un mot clé pour traverser cette réforme : anticiper.